1. 1979, il était une fois …

DATE_FORMAT_LC2 Daniel, Vincent
Print

 

Neuf copains que les activités d’extérieur attiraient, s’essayèrent dans le tir à l’arc, la botanique, le ski de fond, la bicyclette, la ballade à pied en forêt, enfin tout pour se retrouver dans la nature (Un tant soit peu écolos en quelque sorte). Très vite, ils se sont aperçu que les chevaux à l’œil morne et la lèvre pendante, qu’ils rencontraient dans les prés, à l’orée de la forêt, pourraient constituer un moyen de déplacement à la hauteur de leurs espérances d’évasion.

La question principale était de rejoindre rapidement les clairières vosgiennes. Il apparaissait que ces chevaux seraient susceptibles de leur permettre de déboucher, sans essoufflement préalable, leur bouteille de Zotzenberg (le fameux Sylvaner de Mittel) aux lieux espérés.

Ce qui fut rêvé fut entrepris, et les premiers chevaux furent abordés avec un œil soupçonneux, mélange indéfinissable de confiance et d’inquiétude, d'admiration pour le service à rendre, mais persuadés que les difficultés surgiront compte tenu qu’ils n’avaient manifestement pas l’aspect d’une placide bicyclette (Avez-vous déjà vu des oreilles de vélo qui se couchent lorsqu’on l’approche ?).


Les plus prudents allèrent prendre des leçons au club voisin d’Obernai. Les autres firent confiance à leur sens inné de l’improvisation dans les moments difficiles. Ils comptaient aussi sur les conseils des copains qui, après quelques leçons auraient découvert à coup sur, tous les secrets du « maniement de la bête ».

Et puis il fallut des selles, des brides, que sais-je ? Là, la grande rafle des greniers voisins commença. Fort heureusement pour eux, Mittel, village de vignerons s’il en est, donc de gens conservateurs, regorgeait dans ses charpentes poussiéreuses de selles d’armes de tous les protagonistes de la dernière guerre. Abondaient fers, brides, fontes, sacoches et autres sabres abandonnés par les armées en déroute.

L’aubaine ! … De plus ils étaient curieux et avide de savoir. Ce fut pour eux l’occasion de devenir spécialistes de ce genre de matériel. Les vieux qui savaient encore furent ravis d’expliquer, tous étonnées que ces jeunes remettent en service de telles vieilleries. Et puis c’était l’occasion de passer le flambeau avec la joie de constater qu’il ne s’éteint pas !

Patiemment fut remontée une « belle cavalerie » d’extérieur, belle époque, qui par essence même, ne ressemblait pas à celle des « cluab’s ».


La selle type 1874 de l’armée française devenait la marque de reconnaissance autant par l’aspect extérieur que par les commentaires que son confort rudimentaire suscitait aux postérieurs des utilisateurs et des plaies qu’elles occasionnaient immanquablement lorsqu’elles étaient consommées sans modération …

De là à créer une association, sorte de confrérie pour aller conquérir les sommets vosgiens, équipés en dragons ou en hussards de la garde impériale, il n’y avait qu’un pas, … de cheval, qui fut vite franchi !

Le 31 Janvier 1979 sur le registre des associations de Sélestat était inscrit une société hippique dénommée :

« Les Amis du Cheval de Mittelbergheim et Environs »

Avec les « environs », il y avait déjà bien là, un souci de conquête non dissimulé !